L’acte de bruiter renvoie au fait d’enregistrer « live » des effets sonores, ou bruitages, en synchronisation avec des images projetées. Cette pratique a été largement adoptée pour devenir presque systématique à partir des années de gloire d’Hollywood. Bien plus qu’un choix, les bruitages réalisés en post-synchro étaient à cette époque une véritable nécessité en raison de différents facteurs qui restent pour certains valables encore aujourd’hui.
La première de ces raisons tient au manque de sensibilité des microphones de l’époque. Ces micros étaient tout juste performants pour capturer les dialogues entre acteurs mais il leur était difficile de capter les bruits des scènes. L’ajout de bruitages en post-production permettait alors de redonner vie et texture aux objets de la scène.
La deuxième raison est également liée aux microphones peu performants de l’époque. En raison de leur manque de sensibilité, une partie des dialogues était généralement doublée en post-production. Si les bruitages avaient été enregistrés avec les dialogues, supprimer une partie des dialogues pour les remplacer en post-production conduirait à également supprimer les bruitages. Il était donc nécessaire de disposer des dialogues et des effets sonores de façon séparée.
La troisième raison, proche de la deuxième, tient au fait que les sociétés de production de l’époque avaient déjà en tête de distribuer leurs films à travers le monde et qu’en conséquence ils devraient remplacer les dialogues originaux par d’autres. Le fait de disposer de l’enregistrement des bruitages indépendamment des dialogues représentaient un gain de temps et d’argent non négligeable.
Ce dernier point reste d’actualité puisqu’aujourd’hui les sociétés de production propose à l’export une V.I., une version internationale, qui ne contient qu’un mixage des ambiances, musiques, effets sonores et bruitages, sans les voix. C’est en se référent à la Version Originale et à partir de la V.I. que l’ingénieur du son doit créer la Version Française en y intégrant les dialogues en français. Il n’a pas ainsi à remixer l’ensemble des ambiances, musiques, bruitages et effets sonores, préservant production initiale.
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