Avis sur Nagra LB

Après presque une année d’utilisation quotidienne, le moment semble venu de faire un petit point sur cet enregistreur numérique de la célèbre marque Nagra. Acheté en Août 2011, le Nagra LB dont il est question ici a pu bénéficier de mises à jour et de modifications corrigeant certains défauts souvent signalés sur le web. Il a été utilisé presque tous les jours dans le cadre de prises sons de bruitages, d’ambiances sonores et de voix-off ainsi que pour quelques enregistrements de guitare classique en cabine. En intérieur, extérieur ou en studio l’appareil a été associé à différents types de micro du SM57 aux Neumann KM184 en passant par des Audiotechnica BP4027 et BP4025, un AKG C414 ou encore un Rode NT4 ou un couple de NT5.

L’envie de gouter à la légende Nagra me chatouillait depuis un petit moment, j’ai donc louché sur le Nagra LB pendant quelques temps, suivant de près les infos disponibles sur les améliorations des premières versions, avant de craquer enfin. La prise en main facile et intuitive m’a permis d’aller rapidement sur le terrain tester ces fameux préamps Nagra. Les premières prises sons effectuées ne m’ont pas fait tomber par terre, j’ai retrouvé mes marques assez rapidement par rapport à mon enregistreur précédent (Fostex FR2). Mais c’est par la suite que j’ai pu découvrir et apprécier la finesse, la précision et la puissance des préamps du Nagra. Coté puissance, je n’ai pas eu à pousser les trims au-delà du 4 ou 5 (sur 10), jamais à fond. La comparaison avec des enregistrements plus anciens m’a permis d’apprécier la finesse, la précision de la restitution, une restitution sans aucune flatterie, quelque chose qui sonne vrai sans avoir à retravailler le son pendant des heures. Même si les « c’était mieux avant » rabâchent que la qualité Nagra a changé, je reste assez bluffé par la qualité exceptionnelle des enregistrements du Nagra LB.

Coté stabilité, les mises à jour successives du firmware sont parvenues à corriger les différents bugs que beaucoup ont pu rencontrer lors des premiers mois qui ont suivis la mise sur le marché. En un an d’utilisation quasi quotidienne, je n’ai eu aucun bug, dysfonctionnement ou autre. Le Nagra LB est aujourd’hui stable et fiable. Le modèle utilisé ici a notamment bénéficié de l’amélioration matérielle de l’ampli casque qui semblait souffrir d’un manque de puissance. Il me semble me souvenir que 8dB ont été ajoutés. La puissance de sortie du casque est aujourd’hui bien suffisante. En revanche, le problème de rayonnement induit par l’éclairage de l’écran demeure mais il suffit de diminuer l’intensité d’éclairage pour le faire disparaître. Les craquements dans le casque lors de la mise en marche ou l’arrêt ont été atténués mais sont encore présents.

Présenté comme le successeur de la gamme des enregistreurs ARIES-C au format du Nagra BB+, le Nagra LB est peu encombrant et se fait vite oublié en bandoulière. Il est donc tout à fait adapté aux prises sons extérieures qui demandent de crapahuter un peu. Il est néanmoins robuste et solide avec une coque en métal. La solide sacoche de transport livrée avec l’appareil remplit tout à fait son office en proposant des ouvertures appropriées.

L’ergonomie de façade me semble bien pensée, on se surprend assez vite à piloter la machine sans un seul regard. La fameuse molette Nagra est très pratique tout autant que le petit bouton permettant de coupler les deux potards de niveau d’entrée. En revanche, le micro interne, piètre micro d’ordre, se commande par un petit bouton en façade que l’on accroche facilement dans un moment de panique, plombant ainsi brièvement l’enregistrement en cours. Dommage que ce bouton ne puisse être bloqué.
L’écran de façade en couleur est très complet, en un coup d’œil toutes les infos de configuration sont visibles : type et capacité restante du support d’enregistrement, niveaux d’entrée, fonction en cours (arrêt, enregistrement …), limiteur actif ou non… Seul le niveau de batterie n’est pas affiché et nécessite une manipulation pour s’afficher de façon temporaire. Par cet écran il est également possible d’accéder aux menus de configuration de l’appareil et de l’enregistrement, menus au sein desquels il est assez facile de se retrouver et de naviguer.

Un second écran est disponible sur le dessus de l’enregistreur avec le même accès aux menus de configuration ainsi qu’aux différentes fonctions d’édition. Ces fonctions d’édition sont toutefois limitées aux résolutions d’encodage inférieures ou égales à 24bit/48kHz. Je ne les ai donc jamais utilisées sauf pour la copie de fichiers d’un support vers un autre.

Le Nagra LB peut enregistrer sur différents supports : une mémoire interne de 2 GO, une carte CF ou sur un support externe. La mémoire interne est très pratique lorsque l’on arrive en fin de carte par exemple. Elle permet de prendre le relais si l’on ne dispose pas d’une autre carte. Elle assure également une fonction de mémoire tampon permettant de changer à la volée la carte CF sans interrompre l’enregistrement.

La connectivité du Nagra LB a également été pensée pour le broadcast facilitant ainsi les échanges entre les différents supports. La possibilité de connecter une clé USB directement sur l’enregistreur s’avère très pratique pour libérer rapidement de l’espace sur la carte ou la mémoire interne ou pour réaliser une sauvegarde des fichiers enregistrés.

Enfin, l’autonomie sur piles ou batteries rechargeable est fidèle aux indication données par Nagra. Il y a de quoi assurer une journée de travail complète sans recharger. La recharge se fait par un simple raccord au bloc d’alimentation du Nagra sans avoir à démonter le bloc ni même sortir l’appareil de la sacoche.

Pour découvrir quelques exemples de prises de son faites avec le Nagra LB, je vous invite à écouter l’impression sonore de Prague entièrement réalisée avec cet enregistreur.

Pour consulter les spécifications techniques du Nagra LB

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