Les instruments bruiteurs 4

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Les sifflets d’herbe, le sifflet de lierre, le bruiteur de lierre:

Les sifflets d’herbe

Choisissez des limbes de graminées, pas trop rigides sinon le son ne sortira pas, pas trop tendres sinon la feuille cassera avant de sonner.

Une méthode consiste tout simplement à tenir l’herbe horizontale, entre les pouces et les index de chaque main. Laissez libre entre 1 et 2 centimètres de longueur d’herbe, tendez la un peu mais pas trop pour ne pas qu’elle se brise. Placez l’herbe entre les lèvres et soufflez.

Il est très facile de moduler, tout simplement en tendant plus ou moins l’herbe, en rapprochant plus ou moins les doigts. Avec un peu d’habitude, vous réussirez à faire quelques jolis bruitages.

Le sifflet de lierre

Ca marche avec tout, mais le top du top en terme de performance de bruitage, c’est la feuille de lierre. Elle est à la fois épaisse et solide. Son épaisseur lui donne du poids et permet donc de produire facilement des notes beaucoup plus graves que les herbes, sa solidité lui permet de produire des notes aigües.

Choisissez une feuille de grande taille si possible, présentant un rebord rectiligne sur au moins 3 cm .  Pour sortir le son, appliquez la méthode « herbe horizontale entre les doigts » décrite ci-dessus. Dès que vous avez le son, entraînez-vous à moduler en tirant plus ou moins fort, vous verrez que vous arriverez rapidement à maîtriser la bonne traction pour produire les sons de votre choix.

Le bruiteur de lierre

Variante du sifflet de lierre : pliez la feuille en deux, côté brillant à l’intérieur, en suivant la nervure centrale. Appuyez bien la pliure pour que la feuille reste naturellement pliée. Repérer comme précédemment une section à peu près droite de votre bordure, saisissez la entre le pouce et l’index des deux mains à une distance d’environ 3 cm. Soufflez sur cette bordure, les lèvre l’effleurant. L’air va s’engouffrer entre les deux membranes et produire très facilement un son qui peut être très puissant, genre « coq enroué ».

Jack Foley, pionnier du bruitage

Jack Foley (1891-1967) est certainement l’un des bruiteurs les plus connus principalement parce que son nom désigne depuis les années 50, chez les anglo-saxons, les bruitages réalisés en post-production.

Pour la petite histoire, Jack Foley travaillait pour Universal notamment en tant que responsable de la réalisation des bruitages du film Smuggler’s Island. Différentes scènes de ce film faisaient appel à des sons de barques (les acteurs devant traverser un lac à plusieurs reprises). Jack Foley, dans le but de gagner du temps sur l’édition des sons, décida de jouer ces scènes en studio et d’enregistrer « one shot » les bruitages directement synchronisés avec les images qui étaient projetées sur un écran. Le résultat est apparu si efficace que la technique a rapidement été associée à son nom.

Robert Mott précise toutefois que Jack Foley n’a pas inventé la technique de réalisation des bruitages synchronisés, son nom lui a simplement été associé. Avant cela la technique existait déjà, on désignait par effets synchronisés les bruitages qui avaient besoin d’être ajoutés à un film. Chez Paramount Pictures, par exemple, le terme employé pour ces bruitages était make and sync.

Il a néanmoins travaillé en tant que Foley Artist (bruiteur) sur de nombreux films parmi lesquels Spartacus (1960), Dracula (1931), Show Boat (1929), The Phantom of the Opera (1925) ce qui lui a valu différents Awards.

Jack Foley pionnier du bruitage

Jack Foley

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Les appeaux de frêne, ou « pipoirs »:

instrument à bruitage : le pipoir

Instrument qui sert à piper, à contrefaire le cri de la chouette.

Pour le fabriquer, couper une branche de Frêne de faible section (1 cm ou un peu moins) et d’une dizaine de centimètres de long. La fendre sur 5 cm et introduire bien au fond de cette fente une feuille de lierre pliée en deux. La feuille de lierre doit être suffisamment grande pour dépasser le bois de tous côtés. Couper au couteau tout ce qui dépasse (pour cette manipulation, serrez bien le bois pour éviter que la feuille se déplace pendant l’opération).

Appliquer l’extrémité fendue contre les lèvres et souffler sans serrer le bois. On peut aussi souffler sur le coté de la fente, et pincer plus ou moins fort le bois pour moduler le bruitage. Lorsque vous serez virtuose de la modulation, vous pourrez imiter les chants de certains oiseaux (et en particulier de la femelle de chouette hulotte, le fameux « kiwitt »), transformant ainsi votre simple sifflet en appeau.

Les instruments bruiteurs 2

Les Pétoires :

instrument à bruitage : le pétoir

Les pétoires sont de petites percussions qui utilisent le principe de la pression de l’air sur une membrane pour produire un bruit d’explosion.

La méthode simple est de disposer une jeune feuille de lierre (encore molle) sur le rond constitué par la main refermée, le bout du pouce et de l’index se touchant. Donner un violent coup de paume à plat sur la feuille. Si le contact entre le plat de la main qui frappe et le rond de l’autre est bon, de l’air sous pression va être emprisonné entre la paume de la main et la feuille. Celle-ci explosera avec un bruit très bref.

L’autre méthode plus élaborée est l’obstruction d’un tube de Frêne ou de Sureau par un bouchon de dimension un peu supérieure au diamètre intérieur du tube de telle sorte qu’il exerce une certaine pression.Puis introduire à l’autre extrémité du tube un piston. Pousser
d’un coup violent.Soit le tube explose sous la pression, soit le bouchon est éjecté. Dans les deux cas, cela produit un bruitage.

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Bruiteur

Bruiteur : Le bruiteur est la personne responsable de produire les bruits, bruitages ou effets sonores après le tournage et le montage d’un film. On appelle son métier le bruitage, c’est un des métiers du son du cinéma.

L’un des plus célèbres bruiteurs américains s’appelle Jack Foley. D’autres comme Frank Serafine, Mike Mc Donough ou Alan Howarth ont également grandement participé au développement des techniques de bruitage.

Séance de bruitage

Un bruiteur réalisant un bruitage de pas.

Les instruments bruiteurs 1

Les instruments « bruiteurs » sont tous ces petits bricolages qui ne produisent pas une note précise, mais un son original, qui peut-être une imitation de cri d’animal, de chant d’oiseau, voire même un son qui ne ressemble à rien.

La crécelle de Cardère :

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Choisir une cardère qui présente des « branches » qui partent bien perpendiculairement du « tronc ». Couper sous le nœud, couper le tronc à 5 cm au dessus du nœud, et les branches à 10 cm au dessus. Disposer, piquée sur une épingle, une branche de cardère horizontale au sommet du moignon de tronc.

Tenir entre les mains sous le noeud et faire tourner dans un sens et dans l’autre,  pour que la branche mobile vienne frapper alternativement et très rapidement les deux branches.

Il est possible de perfectionner le système en gardant plusieurs noeuds et en montant plusieurs fois le même système sur le même instrument.

amon tobin chez les bruiteurs

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Après avoir découvert la « foley room », lorsqu’il travaillait sur le projet Splinter Cell 3, Amon Tobin a mis la salle d’enregistrement destinée aux bruiteurs à l’honneur dans son dernier album. Foley Room est sorti en mars 2007. Lors d’une interview datant du 5 mars 2007, celui ci précise que le point de départ était la recherche de sons ayant un point commun mais venant de sources différentes.Comme un son de guitare surf mixé à celui du bruit des abeilles.

Bruitage

Bruitage : La définition du mot bruitage recouvre deux sens relevant à la fois de l’action et de son résultat. La première acceptation du mot bruitage, renvoie à la « reconstitution artificielle ou par enregistrement des bruits qui doivent accompagner l’action d’une œuvre théâtrale, cinématographique ou radiophonique » (source encarta). Il s’agit donc de l’opération qui consiste à synchroniser des bruits avec des images filmées. Le bruitage est donc le métier du bruiteur.
Le deuxième sens du mot bruitage désigne les sons reconstitués pour chacun des plans et chacune des actions d’un film, d’une pièce de théâtre ou d’une émission radio. On parle alors des bruitages d’un film.

Le bruitage que l’on nomme aussi l’effet sonore correspond donc à une étape de la fabrication d’un film et se réalise après le tournage donc en post-production. Les bruitages sont réalisés par un bruiteur dans des auditoriums spécialisés où l’on trouve tout le nécessaire pour la réalisation des sons. On pourra par exemple y trouver différents types de sols pour bruiter les pas sur différentes surfaces, différentes paires de chaussures, parfois un coin cuisine, une porte et bien sur tout un tas de bric-à-brac au son si particulier. Une des grandes qualités d’un bruiteur c’est sa mémoire des sons, sa capacité à se souvenir du son de chacun des objets et à choisir celui qui permettra d’obtenir le bruitage attendu. Les auditoriums pour bruitages sont équipés d’un écran de projection servant au bruiteur pour la synchronisation de ses actions. Les bruiteurs recréent à l’image et à partir d’objets et de leur corps les bruitages nécessaires au film.

Toute la difficulté pour le bruiteur réside donc dans la nécessité de produire des bruitages réalistes et qui en plus s’intègrent dans l’univers sonore déjà en place ou à venir (dialogues, sons issus du tournage …).

Il faut bien distinguer le bruitage proprement dit, opération manuelle et fabrication « sur mesure » des sons de chaque plan du film, et le montage son et le design sonore, qui utilisent des sons de sonothèques, des sons d’ambiances enregistrés sur le tournage ou ailleurs. Le montage sonore final du film assemblera tout ce matériel sonore (des sons d’ambiances, des bruitages, des dialogues, etc…).

Bruitage, en anglais sound fx ou SFX. On trouve également dans le vocabulaire anglophone le terme Foley qui désigne initialement les bruitages de pas et de mouvements réalisés par un bruiteur en séance de postprodution. Le terme Foley a été adopté pour désigner ces sons en hommage à Jack Foley, l’un des premier et des plus célèbres bruiteurs. Les bruitages sont ainsi réalisés par des Foley Artists qui ont aujourd’hui élargi la gamme de leurs compétences bien au-delà des seuls bruitages de pas et de mouvement.

Auditorium pour bruitages

Auditorium pour bruitages : différentes textures de sol

Le son et les sourds

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La propagation du son : Dans un milieu compressible, le plus souvent dans l’air, le son se propage sous forme d’une variation de pressions créées par la source sonore ( le haut-parleur, par exemple). Les sons se propagent également dans les solides sous forme de vibrations des atomes appelées phonons.

Cela m’amène à vous parler du son chez les sourds.

La sensibilité vibratoire chez les sourds passe par le corps. Il existe différents canaux de perception:

L’oreille: Ce n’est pas le seul récepteur des vibrations sonores. Lorsqu’elles ne passent pas par l’oreille, elles peuvent être perçues à travers une résonance de la boîte crânienne ou d’une autre partie du  corps..

Le tactile: Le corps tout entier peut-être impliqué. La sensation vibratoire doit exister pour donner la dimension sensorielle au son.

La vue: Le sourd est sensible à l’expression du visage, à la lecture labiale. Les points de repère dans la mélodie sont visuels: les rythmes respiratoires, les postures corporelles. La vue est un sens qui dessine le son.

Beethoven, devenu sourd, habitué à la représentation mentale de la musique, avait recours à la perception vibratoire appelée « vibro-tactile » par le Professeur Guberna, à l’origine de la Verbo-Tonale ; pour vérifier la musicalité de ses créations il mordait une pièce de bois reliée à la table d’harmonie du piano, sa tête s’emplissait de vibrations par conduction osseuse.
E. Laborit dans son libre La mouette nous dit combien elle avait du plaisir quand son oncle lui mettait le manche de sa guitare dans la bouche. « Je sentais toutes les vibrations dans mon corps, les notes aiguës et les notes basses ».