Jack Foley, pionnier du bruitage

Jack Foley (1891-1967) est certainement l’un des bruiteurs les plus connus principalement parce que son nom désigne depuis les années 50, chez les anglo-saxons, les bruitages réalisés en post-production.

Pour la petite histoire, Jack Foley travaillait pour Universal notamment en tant que responsable de la réalisation des bruitages du film Smuggler’s Island. Différentes scènes de ce film faisaient appel à des sons de barques (les acteurs devant traverser un lac à plusieurs reprises). Jack Foley, dans le but de gagner du temps sur l’édition des sons, décida de jouer ces scènes en studio et d’enregistrer « one shot » les bruitages directement synchronisés avec les images qui étaient projetées sur un écran. Le résultat est apparu si efficace que la technique a rapidement été associée à son nom.

Robert Mott précise toutefois que Jack Foley n’a pas inventé la technique de réalisation des bruitages synchronisés, son nom lui a simplement été associé. Avant cela la technique existait déjà, on désignait par effets synchronisés les bruitages qui avaient besoin d’être ajoutés à un film. Chez Paramount Pictures, par exemple, le terme employé pour ces bruitages était make and sync.

Il a néanmoins travaillé en tant que Foley Artist (bruiteur) sur de nombreux films parmi lesquels Spartacus (1960), Dracula (1931), Show Boat (1929), The Phantom of the Opera (1925) ce qui lui a valu différents Awards.

Jack Foley pionnier du bruitage

Jack Foley

Les instruments bruiteurs 1

Les instruments « bruiteurs » sont tous ces petits bricolages qui ne produisent pas une note précise, mais un son original, qui peut-être une imitation de cri d’animal, de chant d’oiseau, voire même un son qui ne ressemble à rien.

La crécelle de Cardère :

crecelle_cardere-a.jpg

Choisir une cardère qui présente des « branches » qui partent bien perpendiculairement du « tronc ». Couper sous le nœud, couper le tronc à 5 cm au dessus du nœud, et les branches à 10 cm au dessus. Disposer, piquée sur une épingle, une branche de cardère horizontale au sommet du moignon de tronc.

Tenir entre les mains sous le noeud et faire tourner dans un sens et dans l’autre,  pour que la branche mobile vienne frapper alternativement et très rapidement les deux branches.

Il est possible de perfectionner le système en gardant plusieurs noeuds et en montant plusieurs fois le même système sur le même instrument.

amon tobin chez les bruiteurs

amon-tobin.jpg

Après avoir découvert la « foley room », lorsqu’il travaillait sur le projet Splinter Cell 3, Amon Tobin a mis la salle d’enregistrement destinée aux bruiteurs à l’honneur dans son dernier album. Foley Room est sorti en mars 2007. Lors d’une interview datant du 5 mars 2007, celui ci précise que le point de départ était la recherche de sons ayant un point commun mais venant de sources différentes.Comme un son de guitare surf mixé à celui du bruit des abeilles.

Bruitage

Bruitage : La définition du mot bruitage recouvre deux sens relevant à la fois de l’action et de son résultat. La première acceptation du mot bruitage, renvoie à la « reconstitution artificielle ou par enregistrement des bruits qui doivent accompagner l’action d’une œuvre théâtrale, cinématographique ou radiophonique » (source encarta). Il s’agit donc de l’opération qui consiste à synchroniser des bruits avec des images filmées. Le bruitage est donc le métier du bruiteur.
Le deuxième sens du mot bruitage désigne les sons reconstitués pour chacun des plans et chacune des actions d’un film, d’une pièce de théâtre ou d’une émission radio. On parle alors des bruitages d’un film.

Le bruitage que l’on nomme aussi l’effet sonore correspond donc à une étape de la fabrication d’un film et se réalise après le tournage donc en post-production. Les bruitages sont réalisés par un bruiteur dans des auditoriums spécialisés où l’on trouve tout le nécessaire pour la réalisation des sons. On pourra par exemple y trouver différents types de sols pour bruiter les pas sur différentes surfaces, différentes paires de chaussures, parfois un coin cuisine, une porte et bien sur tout un tas de bric-à-brac au son si particulier. Une des grandes qualités d’un bruiteur c’est sa mémoire des sons, sa capacité à se souvenir du son de chacun des objets et à choisir celui qui permettra d’obtenir le bruitage attendu. Les auditoriums pour bruitages sont équipés d’un écran de projection servant au bruiteur pour la synchronisation de ses actions. Les bruiteurs recréent à l’image et à partir d’objets et de leur corps les bruitages nécessaires au film.

Toute la difficulté pour le bruiteur réside donc dans la nécessité de produire des bruitages réalistes et qui en plus s’intègrent dans l’univers sonore déjà en place ou à venir (dialogues, sons issus du tournage …).

Il faut bien distinguer le bruitage proprement dit, opération manuelle et fabrication « sur mesure » des sons de chaque plan du film, et le montage son et le design sonore, qui utilisent des sons de sonothèques, des sons d’ambiances enregistrés sur le tournage ou ailleurs. Le montage sonore final du film assemblera tout ce matériel sonore (des sons d’ambiances, des bruitages, des dialogues, etc…).

Bruitage, en anglais sound fx ou SFX. On trouve également dans le vocabulaire anglophone le terme Foley qui désigne initialement les bruitages de pas et de mouvements réalisés par un bruiteur en séance de postprodution. Le terme Foley a été adopté pour désigner ces sons en hommage à Jack Foley, l’un des premier et des plus célèbres bruiteurs. Les bruitages sont ainsi réalisés par des Foley Artists qui ont aujourd’hui élargi la gamme de leurs compétences bien au-delà des seuls bruitages de pas et de mouvement.

Auditorium pour bruitages

Auditorium pour bruitages : différentes textures de sol

La symphonie animale

L’univers sonore des animaux est méconnu… et pourtant extraordinairement riche et surprenant. La Symphonie Animale nous mène à la découverte des sons et bruitages animaliers. De la truite au singe hurleur, nous y rencontrerons des percussions et des instruments à vent, des stars et des seconds rôles… Nous décrypterons les acharnés combats acoustiques des cerfs, les langoureux duos des gibbons, et les mystérieuses règles des choeurs de grenouilles…
Le grand mérite de cette vaste entreprise de vulgarisation ? Montrer que les animaux ne piaillent, stridulent, crissent, tambourinent pas pour ne rien dire, mais émettent une extraordinaire diversité de sons pour se défendre, se reproduire, s’organiser. Même ceux que l’on n’imagine pas bavards, tels les poissons, supposés muets par la faute du commandant Cousteau ! – « il a sorti une grosse bourde en qualifiant la mer de « monde du silence » », se moque gentiment Fischetti dans son livre. La Symphonie animale donne également à écouter ce qu’on ne peut entendre, tels les infrasons (au-dessous de 20 Hz) produits par les éléphants ou les ultrasons (au-dessus de 20 000 Hz) qu’émettent la plupart des insectes.

Un documentaire sur un thème novateur : Les sons de la nature (prédation, alimentation, reproduction) par l’ingénieur du son et le directeur de la photo de Microcosmos et du Peuple Migrateur.
Auteur : Antonio Fischetti / Florence Jacquet
Réalisateur : Stéphane Quinson
Genre : Divertissement, Documentaire – Duree : 90 mn
Editeur DVD : France Télévisions Distribution